mardi 11 décembre 2012

My Dearest Holmes, de Rohase Piercy,

... The accounts of these cases are too bound up with events in my personal life which, although they may provide a plausible commentary to much of my dealings with Mr Sherlock Holmes, can never be made public while he or I remain alife ...

Although Dr Watson is known for recording some sixty of his adventures with the celebrated Sherlock Holmes, he also wrote other reminiscences of their long friendship which were never intended for publication during their lifetimes. Rescued from oblivion by Rohase Piercy, here are two previously unknown stories about the great detective and his companion, throwing a fresh light upon their famous partnership, and helping to explain much which has puzzled their devotees.

Together Holmes and Watson face disturbing revelations as they investigate the case of the Queen Bee; and we finally learn what actually happened at the Reichenback Falls, and the real reasons which lay behind Holmes' faked death and his subsequent return.
Quatrième de couverture par BookSurge.
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L'illustration signée Paget qui a servi pour la couverture.
Il existe une foule de pastiches holmésiens déjà, bien qu’il soit dangereux de toucher au populaire détective et son acolyte. Les critiques sont rarement clémentes, pointant le caractère non respecté des personnages, la facilité de l’enquête, l’anachronisme ou autre détail… Rohase Piercy prend un gros pari en allant plus loin : en installant une véritable tension amoureuse entre Watson et Holmes.
Voilà. C’est dit. Ce bouquin est en fait un Holson (mixte entre les deux noms. Holmes en premier puisqu’il domine… Enfin, ça dépend).

Ce serait clairement idiot de critiquer ce livre en accusant Rohase Piercy de ne pas respecter le caractère des personnages. Surtout que, si je l’ai acheté, c’est bien parce que j’étais intéressée par l’aspect romantique.

Le livre est sectionné en deux nouvelles : A Discreet Investigation et The Final Problem (ou plutôt, une réécriture de The Final Problem). La première est définitivement celle que j’ai préférée mais que je creuse plus en détails…

A Discreet Investigation aborde, certes, un aspect romantique encore très pudique, tabou et platonique, mais aussi une sympathique enquête avec un méchant du nom de Queen Bee. Une petite énigme prévisible à un moment mais tout de même très appréciable où j’ai clairement senti l’influence d’Arthur Conan Doyle. J’ai juste regretté qu’elle soit un peu bâclée… Mais certaines nouvelles de Conan Doyle l’étaient aussi. Défaut ou qualité ? Le sondage est lancé.
Quant à l’aspect des caractères, si Watson donne parfois l’impression d’avoir ses règles (il fait la femme, vous voyez que Holmes est donc dominant dans l’histoire !), Holmes reste admirable et l’ensemble est plutôt bon. J’ai beaucoup aimé la cliente Miss D’arcy également, un personnage qui ressemble beaucoup à ceux qu’Arthur Conan Doyle avait l’habitude de nous présenter.
L’histoire de Holmes et Watson reste au plan de douleur : c’est très pudique, très sensible et on sent la romance sans pour autant s’en prendre plein la face. La fin de la nouvelle est totalement portée dessus d’ailleurs, de façon particulièrement touchante et je m’étais presque sentie mal pour le coup…

La relation entre Holmes et Watson peut paraître ambiguë pour notre époque.
Les sous-entendus ne cessent de se multiplier dans les adaptations modernes d'ailleurs.
Pour notre plus grand plaisir.


Une fois terminée, j’avais donc hâte de lire The Final Problem. Dommage, car je n’ai pas du tout aimé celle-là et forcément, cela a contribué à mon avis mitigé. Une réécriture de The Final Problem, je n’ai rien contre, mais énormément d’éléments m’ont dérangé. Durant une bonne première partie, j’avais l’impression que Rohase Piercy tournait en rond, essayant de greffer ses éléments holsoniens à l’histoire originale d’Arthur Conan Doyle.
Rohase Piercy dépeint aussi un Mycroft totalement détestable. Il n’était certes pas très proche de Sherlock, mais de là à installer une véritable rivalité entre les deux frères avec pour origine une sorte d’homophobie… Après, il s’agit de mon interprétation personnelle et elle ne sera pas partagée avec tout le monde, mais je pense sincèrement que les frères Holmes, même à l’époque victorienne, n’avait strictement rien à faire de l’homosexualité et que la sexualité de Sherlock était bien le dernier des soucis de Mycroft.
Leur seule rivalité était à propos de leur intelligence respective et ce n’était pas tellement méchant (il n’y a que dans la série Sherlock où cela va vraiment mal entre eux, mais cela ne fait pas pour autant de Mycroft un mec détestable ou un salaud).
Mycroft Holmes étant un personnage que j’aime beaucoup, voire énormément, le voir ainsi « maltraité » dans ce livre m’a franchement dérangé.
Concernant les autres personnages, on reconnaît Holmes mais Watson a plus que jamais ses règles. Définitivement et cela donne un côté mélodramatique j’ai eu du mal à apprécier. Cela va jusqu’à trouver un sens caché dans le titre de la nouvelle The Final Problem et mettre la romance "dangereuse" entre Holmes et Watson au-dessus de la terrible confrontation entre Holmes et Moriarty, je n’ai pas accroché à l’idée…

Le seul élément que j’ai aimé, c’est l’ambiance parisienne à la fin de la nouvelle [spoiler]Watson n’attend pas 3 ans le retour de Holmes, il le rejoint directement à Paris, un an après l’événement aux chutes, dès qu’il apprend que le détective est toujours vivant[/spoiler]. Voir du français dans un texte anglais, ça me fait couiner. C’est débile, mais ça me fait couiner quand même. Et imaginer les décors de Paris durant la fin du XIXème siècle, je résiste difficilement quoi…
Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour me faire aimer cette seconde nouvelle.

En clair, A Discreet Investigation valait clairement la lecture mais je me serais bien passée de The Final Problem. Cela dit, il doit exister des fics beaucoup mieux pour lire du Holson. 
Et je ne suis pas désolée pour mon humour à deux balles qui pullule dans cette chronique.





Cette chronique est aussi ma seizième contribution au Challenge Victorien (dans la catégorie Charles Dickens) organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Si vous voulez nous rejoindre, tout est expliqué sur cet article !







             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
La première nouvelle, A Discreet Investigation, se situe juste avant le roman Le Signe des Quatres. The Final Problem se passe bien évidemment au moment de la mort simulée de Sherlock Holmes.
Il y a, dans les deux nouvelles, une référence à l'affaire qui a conduit Oscar Wilde à sa perte. John Watson croise même Alfred Douglas, dit Bossie, dans The Final Problem. Dans A Discreet Investigation, c'est de la loi dont il est question : celle votée en 1885 qui interdisait toute relation charnelle entre deux hommes (l'homosexualité féminine n'étant pas reconnue comme un crime, elle n'est pas comptée dans la loi) sous peine d'emprisonnement. Sachant qu'avant les années 1860, c'était le peine de mort. Cette loi a bien évidemment conduit Oscar Wilde en prison dans les années 1895.

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