dimanche 13 novembre 2016

La Saison des Orages, d'Andrzej Sapkowski,

On a volé les fameuses épées du Sorceleur ! Et il en a plus que jamais besoin : une intrigue de palais se trame et le prince de Kerack a requis l’aide de Geralt. Mais ce dernier va devoir déjouer les manœuvres d’une belle et mystérieuse magicienne rousse avant de partir à la recherche de son voleur. Heureusement, son fidèle compagnon barde Jaskier lui sera d’un précieux secours, de même que son nouvel ami, le nain Addario, pour affronter les dangers  qui l’attendent.
Quatrième de couverture par Milady.
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« – Tu ne jetteras donc pas ton épée, hein ? jugea-t-il. Tu es donc si brave ? Un vrai dur ? Tu manges les huîtres avec la coquille ? En les faisant passer avec de la térébenthine ? »
P. 225

Ceux qui suivent la page facebook ont vu que j’ai ouvert cet énième tome du Sorceleur avec les orteils dans l’eau : et quelle joie ce fût que de commencer une nouvelle aventure de Geralt dans un tel décor ! L’ambiance, comme toujours, est posée dès les premières pages et l’aventure inédite n’a rien à envier à la trame des romans principaux.

J’ai bien mis un mois pour lire ce tome, pas parce que je m’ennuyais ou parce qu’il était indigeste : il s’agit du dernier (?) tome de la saga de Sapkowski et l’idée de toucher à la fin m’attristait : prendre mon temps était donc une nécessité. 
Ouais, c’était nécessaire. Vital, même.
Plus sérieusement : en plus d’être le dernier et donc primordial de le savourer, j’ai vraiment aimé ce tome tout du long et je n’étais pas pressée d’arriver à la conclusion.

Résumer ce tome en quelques mots expliquerait déjà mon impression très positive : La Saison des Orages présente une vraie aventure de sorceleur (pas d’intrigue royale… enfin pas trop), avec de nouvelles créatures émouvantes, des personnages intéressants qu’on regrette ne de pas voir longtemps et surtout, une ode à l’amour pour Yennefer histoire de faire rager les autres sorcières. Ce qui est drôle !
Bref, plaisir suprême. Je dirais même que La Saison des Orages est bien mieux que certains tomes de la saga !
Le vrai point fort, ici, c’est une plongée dans le monde qu’on découvre à peine dans la saga du Sorceleur : les événements rapprochent le lecteur de diverses couches de la société, des modes de vie… En un roman, ce monde ne peut bien évidemment pas être exploré de façon plus poussé, mais enfin, Sapkowski a fourni plus d’efforts dans ce hors-série.
En 400 pages, l’auteur nous fait voir en plus du pays et les décors sont variés : une jungle hantée par une femme renarde, un domaine qui réunit des sorciers peu sympathiques, une ville riche où les autorités complotent…

Comme dit plus haut, on découvre également des créatures qui n’apparaissent pas dans la saga-même, avec ce schéma qu’on rencontre souvent dans le Sorceleur : combattre ou comprendre des monstres, dénicher les alliés, voire en retrouver du passé, et démasquer les traitres qui cachent une nature monstrueuse sous des traits parfois humains.

Curieusement, la fin de ce tome est mieux que celle de la fin de La Dame du Lac : étrange et féerique, j’ai été vraiment émue car je ne m’attendais pas à cette apparition un peu spéciale et je me suis sentie comme Nimue, la future sorcière et future Dame du lac, avec cette petite pointe de tristesse dans le cœur. La fin de la Saison des Orages sonne plus comme un vrai au revoir.

L’image a servi pour la couverture du troisième tome, Le Sang des Elfes, en Chine.
« – Je rêve parfois de prendre la mer. Seule. De hisser la voile et de sortir en mer… Loin, très loin au-delà de l’horizon. Avec juste la mer et le ciel alentour. Je rêve d’être éclaboussée par l’écume salée des vagues, le vent s’engouffrant dans mes cheveux telles les caresses d’un homme. Et moi, seule, absolument seule, infiniment seule au milieu d’un élément qui m’est étranger et hostile. La solitude dans une immensité énigmatique. Tu n’en rêves pas ?
Non, songea-t-il à part lui, je n’en rêve pas. Chaque jour, j’y ai droit. »
P. 90

Milady utilisant une image du troisième jeu et étant complètement fan, je peux valider cette chronique avec l’idée 26 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
La Saison des Orages peut être vu comme le tome 1,5 : la romance avec Yennefer a déjà commencé mais la rencontre avec Ciri appartient encore au futur. Les lecteurs peuvent lire ce tome après avoir fini la saga pour se consoler, ou bien le lire avant de commencer L’Épée de la Providence, bien que le format nouvelles/roman/nouvelles puisse perturber peut-être un peu.
• En réalité, il ne s’agit pas du dernier tome : Sapkowski a écrit un recueil de 8 autres nouvelles en 2000. Le recueil en polonais a pour titre Coś się kończy, coś się zaczyna (traduit par Quelque chose s'achève, quelque chose commence bien qu’il ne soit pas sorti en France). Ce recueil possède notamment un cadeau de mariage de Sapkowski pour un couple d’amis : la nouvelle qui raconte le mariage entre Yennefer et Geralt ! Ceci dit, Sapkowski précise lui-même que c’est vraiment un cadeau et par conséquent, ce récit n’est pas vraiment canonique.
• Pour conclure sur un "vrai" au revoir avec la saga (même s’il me reste le troisième jeu et ses extensions à finir), je vous partage cette musique composée par Miracle of Sound, de son vrai nom Gavin Dunne, qui a fait déjà quelques morceaux pour la saga, The Path vient clore ses productions et pour dire au revoir au Loup Blanc :


2 commentaires:

  1. Ah tiens, tu l'auras lu avant moi finalement celui-ci !
    C'est assez encourageant comme avis, en fait: quand j'ai posé la question sur un forum on m'a dit qu'il avait un côté un peu "oeuvre de commande" (ce qui m'avait un peu refroidi, malgré mon amour pour la saga et mon envie de poursuivre l'aventure) mais d'après toi, on serait plutôt de retour à l'esprit des nouvelles, mais en plus long et plus riche, donc ? De toute manière, lorsque je m'y mettrai, ce sera avec la jubilation de retrouver cet univers que j'ai quitté depuis trop longtemps !

    Bon après, il y a bien les jeux, mais... mon pauvre vieux PC portable de l'An de Grâce 2009 ne peut pas les faire tourner... Même le premier ramait parfois as fuck quand j'y jouais... Quant au second, j'avance dessus au compte-goutte sur l'ordi de mon frère, que je dois voir une fois tous les deux mois maintenant (les joies de la vie d'étudiant, ah ah...) Bref, moi aussi de mon côté il me reste encore bien des choses à parcourir sur cet univers ! Allez, à plus et bonnes aventures à toi sur le Ouicheur 3 - j'attends la future chronique avec impatience ! :)

    PS : Vivement la traduction de ce fameux recueil de nouvelles ! D'autant qu'il commence à dater maintenant... Ce serait pas mal qu'il arrive un jour chez nous !
    PS 2 : L'image de la couverture chinoise est juste magnifique !
    PS 3 : Et gros pouce en l'air pour la musique !

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    1. Une impression "œuvre de commande" ? Ah je n'ai pas du tout eu cette sensation ! Je ne sais pas ce qui a motivé Sapkowski à écrire ce roman, je ne suis même sûre que ce soit une commande, alors que l'autre recueil, si... Mais en espérant ne pas avoir cette impression si on le lit un jour xD

      Et tout à fait : je l'avais prêté à quelqu'un qui avait été déçu par la fin de la saga et il a nettement plus aimé ce tome aussi, séduit aussi par le retour aux sources de monstres à combattre, etc.

      Ahah ! Je comprends ! J'avoue que j'ai économisé longtemps pour pouvoir changer d'ordi l'an dernier et pouvoir me faire les jeux (qu'est-ce que cette saga ne me fait pas faire... Et pis j'en avais marre que Skyrim rame autant : plusieurs secondes à chaque écran de chargement, j'avais le temps de lire pendant que je jouais xD)
      Dès que mes examens sont passés (ah là là, cette chronique a bientôt un mois déjà, j’aimerais bien revenir un mois en arrière quand je n’avais pas encore commencé mes révisions… Les joies étudiantes, comme tu dis !), je me remets au troisième : mais je le fais durer, même s’il y a deux extensions, j’espère ne pas le finir de suite.

      (J’en ai chouiné au premier visionnage de cette musique de Miracle of Sound...)

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