Suffit-il qu’un chevalier valeureux et qu’une belle et sage jeune fille se rencontrent, connaissent l’éblouissement au premier regard puis s’épousent pour que tout soit dit sur le mariage et l’amour ? Certes non, car l’aventure aura tôt fait de les rattraper et, avec elle, les épreuves et le doute : le salut et la joie sont à ce prix…
Érec et Énide, qui inaugure la merveilleuse série des récits arthuriens, est le premier véritable roman de notre littérature.
Quatrième de couverture par GF Flammarion.
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Passionnée par les légendes arthuriennes, il fallait bien que je lise ce premier roman, celui qui lance cette saga épique. Quoique j’avoue que j’ai un avis un peu mitigé : les œuvres de Chrétien de Troyes ne ressemblent en rien aux romans arthuriens que les auteurs peuvent écrire aujourd’hui, mais je dois avouer que je m’attendais à un peu plus de féerie.
Finalement, Érec et Énide est un roman d’amour avant d’être un roman féerique (littérature courtoise en même temps, hé, j’avais un peu oublié durant ma lecture…) : Michel Rousse, dans la préface, pointe l’originalité de placer le mariage au début, alors que le mariage se situe bien souvent à la fin et que le couple traverse des épreuves pour consolider leur amour. Un peu comme tous les couples, direz-vous, sauf qu’Érec met à l’épreuve Énide et lui fait des trucs chelous dignes d’une légende médiévale où on joue un peu avec la Mort. Alors par chance : non, pas comme tous les couples, car quand le merveilleux est au rendez-vous, comme à l’instar des autres romans arthuriens, on assiste à des situations presque drôles. On y croise des événements qui tiennent du miracle, des monstres, des prouesses… Le quotidien classique d’un chevalier valeureux et d’une gente dame à la vertu intacte.
Il y a ceci dit de beaux moments et j’ai apprécié le couple que formaient les deux tourtereaux. Et pour une fois que la femme ne fait pas de (grosse) bêtise pour nous projeter dans la catastrophe !
Érec et Énide n’est pas un roman indispensable, comme celui de Lancelot ou celui d’Yvain par exemple, mais il peut valoir le coup pour briller en société en parlant d’une légende arthurienne peu connue des mortels.
Ceci dit, je ne cracherais pas sur une réécriture de cette histoire avec de la Fantasy moderne. Et de faire ressortir davantage le rôle de ce cerf blanc, qui est finalement plutôt discrète comme créature.
Cette chronique rejoint bien sûr mes participations au Challenge des Légendes Arthuriennes, et, ça va être horrible, mais je peux valider l’idée 12 du Challenge des 170 Idées, voilà :
(en même temps, quitte à chasser, il faut manger ensuite, pas le laisser pourrir en forêt)
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• L’édition GF Flammarion propose une version bilingue, à gauche on peut lire l’ancien français et à droite, le français moderne. De plus, le dossier proposé dans la préface est très complète et permet de comprendre tout le contexte autour.
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