jeudi 7 décembre 2017

Lucrèce Borgia, de Victor Hugo,

Indifférente à la haine de l’Italie entière, Lucrèce Borgia parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui baigne dans l’adultère, l’inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et tremble pour un simple capitaine qu’elle cherche parmi la foule. Il se nomme Gennaro. Il est amoureux d’elle, lui qui tient les Borgia en aversion et insulte leur blason. Or Gennaro n’est autre que son fils, né de ses amours incestueuses avec son propre frère, et le jeune homme ignore tout de son passé et de ses origines. Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère. Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d’un mari qui le croit son amant ?
En 1833, ce mélodrame tragique surpasse tous les triomphes de Victor Hugo.
Quatrième de couverture par Pocket.
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Que ce soit en roman, en poésie ou en théâtre, j’aime Victor Hugo. Ses œuvres ignorent les siècles et sa plume reste toujours aussi vivante, animée. Et je reste rarement de marbre devant ses personnages.

Alors certes, les historiens modernes rejettent de plus en plus les rumeurs qui font de Lucrèce Borgia un horrible monstre. Si Les Trois Mousquetaires ont dressé un portrait indélébile du cardinal de Richelieu, il en est de même pour cette pièce de théâtre pour la fille Borgia : c’est cette œuvre qui a gravé une image de femme fatale. Ceci dit, les crimes de Lucrèce Borgia sont plein de passion, de colère, d’amour : une vraie tempête déguisée de peau humaine ! Tout est émotion chez Lucrèce Borgia et le lecteur est tantôt attendri par l’amour qu’elle porte en elle, tantôt horrifié par sa colère qui ne s’apaise que sous la vengeance.
Pour tout dire, j’ai une faiblesse pour les mères lionnes comme Lucrèce Borgia ou, plus moderne, Cersei Lannister (non, je n’ai jamais détesté Cersei Lannister, je n’y arrive pas). Ce sont des mères fortes qui ne connaissent qu’une faiblesse : le fruit de leurs entrailles, ce qui cause leur perte ou, au contraire, augmente leur force.

Véritable tragédie qui se lit avec facilité tant les mots sont aisés, tant les rebondissements sont efficaces et tant la suite appelle à être dévorée. Une pièce que j’aime beaucoup et qui rajoute la fille Borgia à mes criminels préférés (fictifs, loin du personnage historique bien sûr) !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lors des premières représentations, c’est Mademoiselle George, de son nom complet Marguerite-Joséphine Weimer, qui tenait le rôle de Lucrèce Borgia, qui n’est autre que l’Isabelle Adjani du XIXème siècle français.


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