mercredi 20 décembre 2017

Silent Hill 8: Downpour,

Dans le jeu d’action horrifique Silent Hill : Downpour, c’est au tour d’un certain Murphy Pendleton, prisonnier en fuite, de déambuler dans les rues brumeuses de la célèbre bourgade. Oubliez l’hôpital, l’école et tous les lieux qui ont contribué à la réputation malsaine de Silent Hill. Ici, c’est une toute nouvelle portion de la ville qui s’offre à vous avec son lot d’horreurs et de monstres impatients de goûter la peur dans vos yeux.
Résumé par JeuxVideo.com
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Depuis que Konami partage le bébé Silent Hill ("bébé", "bébé"… devenu ado’ depuis) avec différents développeurs, la saga est visée par de nombreux débats qui déchirent les fans. D’un côté, les fanatiques du Silent Hill 2 qui ne veulent rien entendre et sont aussi bornés que des ânes, de l’autre, les nouveaux qui préfèrent encore et toujours Homecoming et trouvent le protagoniste de The Room mignon.
Personnellement, je ne me place dans aucune catégorie : je n’ai que moyennement aimé The Room, je n’ai même pas fini Homecoming tant il était inintéressant, mais je garde espoir pour chaque opus annoncé. J’ai bien aimé Shattered Memories par exemple. Et plus que ça : j’ai adoré Silent Hill : Downpour.

Je tiens surtout à prendre la défense du travail du groupe tchèque Vastra, car je trouve les fans terriblement durs. Retenez les conditions : un délai court, une maison de développeurs discrète qui tangue sur des projets pour sauver le navire, un budget assez limité… Et même si Downpour n’est pas le meilleur Silent Hill, on sent les efforts pour faire plaisir aux joueurs.
Que je contre quelques arguments de langues de vipère, donc…


         → « La musique est à chier »,
Dès que les développeurs ont confirmé que la musique ne serait pas composée par Akira Yamaoka et que KoRn remplaçait Mary Elizabeth McGlynn pour chanter le morceau d’intro, il pleuvait des menaces de suicide.
Bref, un blasphème, un sacrilège aux yeux de la communauté.
Moi-même j’idolâtre Mary Elizabeth McGlynn et sa voix puissante et j’écoute encore les compositions de Yamaoka depuis plus de quinze ans sans jamais me lasser, alors je ne vais mentir : j’ai regretté l’absence de ces deux monstres vénérés. Mais à ma grande surprise, je me suis repassée en boucle Silent Hill chanté par KoRn pendant plusieurs jours et même si je ne suis pas fan de Daniel Licht (compositeur de la musique de la série Dexter), leur travail fait que l’ambiance sonore et musicale s’accorde à merveille avec cette nouvelle aventure, régie par la violence plus que le mystère des opus précédents.


         → « Murphy ressemble trop à Henry ! »,
Peut-être, mais avec bien plus de personnalité.
Murphy Pendleton s’inscrit parfaitement dans la lignée des protagonistes de Silent Hill : tout comme James ou Heather, le joueur ignore tout du personnage qu’il incarne. Pourquoi est-il en prison ? Pourquoi poignarde-t-il un codétenu ? Est-ce un agresseur en série, un salopard ou une victime insoupçonnée ?
Les réponses, comme à chaque fois, viennent au fur et à mesure du jeu, même si on peut démêler le nœud bien avant la conclusion. Ce n’est pas tant la chasse aux indices qui motive mais les thématiques qui touchent Murphy et qui n’avaient jamais été abordées par les autres Silent Hill : la vengeance, la colère et, au risque de spoiler un peu, la pédophilie.
Ce n’est donc pas tant Murphy en lui-même qui m’a fascinée mais son histoire absolument inédite et avec un thème d’actualité, qui revient sans cesse. [spoiler sur son histoire] Murphy était le père d’un enfant d’une dizaine années, un petit garçon qui a été violé par un voisin puis ligoté dans un sac et jeté dans une rivière pour mourir noyé. Le pédophile est arrêté et condamné mais cela ne suffit pas : Murphy fait tout pour être dans la prison et tue son ancien voisin, désirant venger la mort du petit Charlie. Un fait-divers qui rappelle bien sûr le petit Gregory ou encore, plus récent, le policier qui a récemment tué la nourrice qui avait maltraité le bébé dont elle avait la garde [/fin du spoiler sur son histoire]
Sans oublier les personnages secondaires, riches et qui auront des interactions intéressantes. Malheureusement, il faut aussi chercher sur internet pour comprendre l’étendue de leur étrangeté. Pour vous épargnez un Google it : le facteur que Murphy rencontre porterait la tenue des facteurs américains dans les années 1890, mais l’histoire de Murphy se déroule dans les années 2010 (!). Les joueurs les plus anciens savent que la ville de Silent Hill, si elle est insatisfaite, piège ses visiteurs éternellement...
Tout ceci explique aussi la nouvelle ambiance du jeu : pourquoi l’eau, qui tombe en trombes ou se déchaîne comme un torrent, remplace le feu omniprésent ou la brume aveuglante dans cet opus ? Pourquoi la prison moderne et physique avant la prison psychologique ? Les monstres ont-ils une nouvelle signification ?

Quelques gifs pour illustrer le côté délirant (et efficace) des mondes alternatifs.

         → « Il n’y a même pas d’infirmière sexy dans cet opus »,
Non, effectivement, mais les joueurs les plus avertis le savent : les monstres de Silent Hill portent tous une signification en rapport direct avec le protagoniste qui les rencontre.
(le fait que Pyramid Head apparaissent dans les deux films Silent Hill et Silent Hill 2 était donc totalement illogique, mais enfin)
S’il n’y a pas d’infirmières sexy, c’est tout simplement parce que la sexualité de Murphy n’a aucun rapport avec l’hôpital (contrairement à James, mais cela tient du spoil de révéler le pourquoi du comment). Par contre, des femmes qui hurlent, meurtries, des prisonniers avec un visage de clown, aux mouvements simiesques, sans oublier l’impressionnant Boogey Man ont tous leur importance et leur symbolique.

De plus, insérer des infirmières aurait été parfaitement décalé sachant qu’on n’explore pas le fameux hôpital Alchemilla dans Downpour, ni l’iconique école Midwich [spoiler] malgré le thème de l’enfant, Charlie n’ayant jamais été scolarisé à Silent Hill, le rapport n’était pas obligatoire [/fin du spoiler]. Vatra Games offre autre chose par contre : la possibilité d’explorer une nouvelle partie de Silent Hill. Comme la station de radio, le parc Logan, le Devil’s Pit (avec un passage dans les mines…) et surtout, surtout, la bibliothèque municipale. Une putain de bibliothèque immense.
Vous l’avez compris : en tant que lectrice passionnée, j’étais aux anges !


Tout ça pour dire que Silent Hill : Downpour est le huitième opus d’une saga qui a bientôt vingt ans et qu’il apporte du nouveau tout en respectant les codes de la série. Et selon moi, la mission est remplie avec succès malgré des bugs minimes et un graphisme un peu bateau : bravo à Vatra Games ! J’ai fini ce jeu trois fois et toujours avec le même plaisir grâce aux quêtes secondaires et aux différents scénarios à essayer.
J’aurais aimé poster cette chronique en automne, lors d’un jour d’averses, mais enfin, c’est un peu la sécheresse en ce moment dans la région... Dommage, sachant que je ne regarde plus la pluie comme avant !


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Les développeurs de Silent Hill sont-ils des lecteurs passionnés ? Sûrement, pour avoir renommé la plupart des rues avec des célèbres auteurs de l’horreur : on a droit à King Street, Brite Street… et s’il n’existe pas de Poe Avenue, la quête La Main du Mort a un trophée qui se nomme Le Cœur Révélateur !
• Toutes les images (gifs inclus) viennent du site Silent Hill Wikia.

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