lundi 19 mars 2018

Du domaine des murmures, de Carole Martinez,

En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui" : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l’entraînera jusqu’en Terre sainte.
Quatrième de couverture sur LivrAddict.

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Du domaine des murmures est un roman qui mêle habilement modernité et Moyen-âge : dans un contexte historique très obscur, Carole Martinez parle aux femmes de toutes les époques et si la situation d’Esclarmonde peut être difficilement vécue au XXIème siècle, ses craintes, ses pensées et ses espoirs sont intemporels.

La force principale de cette histoire, c’est l’écriture : la narration est vivante et harmonieuse. La facilité de lecture ne vient donc pas seulement de la longueur modeste Du domaine des murmures mais également de cette plume leste.
Ironiquement, la faiblesse que je reproche à ce roman, c’est justement sa brièveté, ou plus que cela : sa chute. Il est difficile d’en parler sans spoiler : tout d’abord, à ceux qui ne l’ont pas lu, la conclusion arrive de façon abrupte et coupe l’enthousiasme de la lecture. Pour ceux qui l’ont lu, [spoiler] si l’idée qu’Esclarmonde décède ne me dérange pas (non pas que je ne l’aimais pas : la mort d’un personnage n’altère pas mon ressenti et n’est jamais la cause d’un avis négatif), c’est qu’elle est soudaine. Comme la mort, peut-on me répondre : soudaine, brutale et surprenante, la mort d’Esclarmonde est réaliste. Maiiiis celle d’Emma Bovary aussi l’est et pourtant, le roman possédait une fin que Du domaine des murmures n’a pas, coupant clairement la lancée [/fin du spoiler].

Un moment de lecture authentique où la beauté médiévale prend forme grâce à un sens poétique et à une histoire qui se résume à un message fort, malgré un sens du scénario moins maîtrisé : j’avais deviné certaines révélations (enfin bon, j’ai un esprit tordu) et le fil de l’histoire ne surprendra pas à la renverse. Mais cela ne retire rien au plaisir de lecture !
Quant à l’expérience en audiobook, Isabelle Carré rend hommage au Domaine des murmures prêtant sa voix à Esclarmonde, si toutefois vous n’avez pas l’habitude des livres à écouter, préférez la version lecture afin de vraiment profiter de la beauté du texte.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• RAS pour le moment.

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