vendredi 21 juin 2013

Silent Hill 4: The Room,

Il y a deux ans, Henry Townshend emménageait au 302 South Ashfield Heights, immeuble collectif de Ashfield. Henry était heureux, sa nouvelle vie lui convenait. Mais depuis 5 jours, il vit quelque chose d'étrange; chaque nuit il fait le même rêve… Il est inexplicablement coincé dans son appartement. Il découvre alors un mystérieux portail qui l'amène dans un effrayant monde parallèle et lui révèle l'incroyable vérité d'un horrible mystère.
Résumé venant de l’article de Wikipédia.
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Mettre 1/5 à un Silent Hill chez moi, cela semble aussi illogique que de voir un happy ending dans la saga du Trône du Fer. Mais comme quoi, tout est possible (j’espère que George R. R. Martin m’entend) et autant y aller franco : oui, Silent Hill 4: The Room a été une grosse déception. Sans vouloir lyncher le jeu, que j’explique quand même les raisons…

C'est d'autant plus dommage quand l'introduction promet du lourd...

Le scénario est pourtant très bon dans cet opus : une série de sacrifices dont on ne connaît pas la source, un tueur en série avec le syndrome de Peter Pan version morbide, un huis-clos angoissant car avec des fantômes… Malheureusement, si The Room ferait un très bon jeu d’angoisse dans les genres de thrillers surnaturels, il s’écarte avec ses nouvelles métaphores de la mentalité de Silent Hill-même. Disons que, sans faire un cours de philosophie à deux ronds, les premiers opus s’axaient surtout sur des révélations sur l’identité du personnage lui-même, les démons intérieurs et tout le délire. Ici, grâce à un protagoniste insipide, on court (très lentement, très tranquillement) à la poursuite de celui qui veut nous assassiner pour compléter sa folle quête, et... C'est tout, en fait.
Déjà, le héros principal me pose gros problème. On passe de Heather, tête brûlée et fière jeune femme dans Silent Hill 3 à un mec, Henry Townshend, qui a des répliques courtes et sans saveur, une personnalité fantomatique et un manque de réaction affligeant. On ne s’y attache pas (sauf les fangirls parce qu’il a une bonne bouille. C’est vrai mais une bonne personnalité n’aurait pas fait de mal non plus), on ne ressent même pas la sympathie ou la peine habituelle. De plus, contrairement aux autres protagonistes des autres opus, il n’y a rien à découvrir chez Henry, ni Eileen, sa voisine qui nous accompagne durant une moitié d’aventure et, malgré l’intérêt grandissant, l’antagoniste ne relève pas la barre malgré les quelques surprises qu'il réserve.
Quant aux autres personnages, ils sont ironiquement plus intéressants avec de meilleures scènes, de meilleures intrigues mais ne durent pas assez longtemps, je pense surtout à Cynthia et sa métamorphose ou encore Richard.
Concernant le gameplay, on ne change pas vraiment des autres opus donc par de temps d’habituation pour les connaisseurs. La difficulté est très raisonnable par rapport à ce que j'avais imaginé (un détail tout bête : les fantômes peuvent vous causer du mal sans vous toucher, leur aura suffit à vous affaiblir en fait, j'avais aimé l'idée franchement). Mais le cheminement me pose, lui, de gros problèmes. Passer d’un monde hanté à un l’appartement, à un monde hanté à l’appartement n’est pas un mauvais principe. Mais il y a une coupure au milieu du jeu où les cinq premiers endroits visités sont à reparcourir à la seconde moitié avec plus de monstres. Silent Hill aime jouer avec des mondes parallèles mais ce concept est si mal géré dans The Room qu’il rend le jeu répétitif et lassant. Pour faire simple : c’est comme lire deux fois le même roman avec écrit par un auteur de thriller puis par un auteur d’horreur. Redondance, redondance…

Le bon souvenir que je garde de ce parcours reste l’horreur qui, par chance, reste présente. Rien de grandiloquent, on touche surtout à des métaphores malsaines et dérangeantes, bien qu’on se rapproche plus du sens artiste de Se7en que de l’Échelle de Jacob, si on veut comparer avec des films. Concernant les monstres, certains bruitages sont réussis et, outre les fantômes qui apportent une touche d’originalité et de bonne frayeur, le design est sympa mais pas extraordinaire non plus. J’ai surtout retenu l'espèce de bébé siamois géant qui est le seul vraiment impressionnant avec sa brusquerie de taureau.
[à droite, la belle bête]

L’horreur est aussi soutenue par un bande son signée Akira Yamaoka. Dieu vivant, comme l’appellent les plus passionnés mais à croire que son heure de gloire est passée avec les musiques de Silent Hill 2 car j’ai été assez déçue là aussi. Disons que, si je peux réécouter les CDs des autres opus plusieurs fois par jour, celui de The Room, je me contente d'une fois tous les sept mois, quoi. On accueille quand même avec plaisir Mary Elizabeth McGlynn qui partage sa superbe voix et semble au mieux de sa forme, surtout dans Room of Angels ou Waiting for You :

En somme, dans la liste de tous les Silent Hill, The Room est définitivement le dernier, à cause de ses personnages amorphes, de son gameplay monotone et le très bref souvenir qu’il m’aura laissé. Pour dire, je ne l’ai fini qu’une fois et sans curiosité, ne laissant même pas les crédits défiler et éteignant la console avec lassitude. Konami, qu’as-tu fait ?!


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
Silent Hill 4: The Room n’est pas inclus dans le remake HD pour la PS3, je suspecte les développeurs de vouloir enterrer cet opus.
• Si il y a quelques références aux opus précédents, le plus gros à retenir est qu’on rencontre dans The Room le père de James Sunderland, le protagoniste de Silent Hill 2 : Frank Sunderland. De même que Rachel, une infirmière de l’appartement, s’occupait de Mary, la femme de James. À noter que la tombe de Walter Sullivan, antagoniste de The Room, est visible dans Silent Hill 2.
• Pour ceux qui sont intéressés, deux Silent Hill qui font honneur à la saga et que je conseille vivement personnellement : Silent Hill 2 et Silent Hill 3.

2 commentaires:

  1. Concernant les personnages, je reste traumatisé par Henry et sa réplique "ça, c'est mon lit" juste... euh... hum... bah... "caca"?

    J'ai été très surprise de voir une avalanche de haine concernant Cynthia, plusieurs personnes n'hésitant pas à la traiter de sale pute notamment pour les propositions qu'elle fait à Henry et tout simplement...sa tenue !
    Ok elle est habillée court, ok elle est aguicheuse et elle aime peut être faire payer les garçons pour s'amuser, je me rappelle plus trop si son histoire était creusée ou pas mais...ça justifie de cracher à la gueule comme ça?
    Bref je retiens surtout ça de Silent Hill, les spectres, la fucking poupée de Walter, le judas, le concierge et les appartements à visiter.

    Sinon malheureusement c'est chiant, certains monstres sont surtout ridicules, l'attaque de fauteuils roulants dans l'hopital quoi... Bref j'approuve ton 1/5. Dommage, car comme tu le soulignes bien, avec une identité propre, le jeu aurait pu être sympathoche dans le genre huis clos horrifique

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    1. Le coup de demander à Cynthia qui a les tripes à l'air "Ça va?" était pas mal non plus ! On le défend en prétextant un choc mais... Henry est en état de choc constant alors, même quand il n'y a rien d'effrayant !

      Bah, en fait, son métier est même incertain (sur les descriptions officielles, c'est "Job: Unknown", c'est carrément de la spéculation et elle tient plutôt de la nymphomanie à mon avis. Mais c'est clair que ça ne suffit pas pour la détester à ce point (perso', elle devient même un de mes fantômes préférés), d'autant plus que, SH4 est le premier de la saga a proposé des tenues "plus hot" pour les personnages féminins (c'est clair que la tenue d'Eileen en infirmière sexy dans un contexte aussi dérangeant, c'est ultra sexy... Dans un jeu comme Street Fighter, je peux comprendre, c'est le but, dans SH, je comprends moins) donc bon, les fans feraient mieux de râler sur ce point.

      Mais bon, heureusement que la suite remonte un peu la barre même si les opus non-japonais ont du mal à se faire une place chez les fans (enfin, tu connais déjà mon coup de cœur pour le 8 donc...). Mais c'est clair que si Konami allait nous pondre une autre truc du style, c'était pas la peine !

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