Sous le règne de saint Louis, Caterina exerce la médecine à Paris, à l'Hôtel-Dieu, malgré l'hostilité de ceux qui l'entourent.
C'est l'époque où la dissection des cadavres, interdite par l'Eglise, se fait en cachette et bienq ue découverte, Caterina parvient à s'enfuir en Italie où, plus passionnée que jamais par son métier qu'elle reprend à l'hôpital, elle lutte jusqu'au bout de ses forces contre la jalousie et la misogynie de ses confrères.
C'est une vie extraordinaire qu'évoque ce magnifique roman de Valeria Montaldi qui s'est fondée sur des documents authentiques. Car, contrairement à ce qu'on croit, il y eut bel et bien des femmes médecins au Moyen Age !
Quatrième de couverture par Pygmalion (très modifié et censuré par mes soins).
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« Sans même connaître le titre de ces hommes, un regard à leurs vêtements suffisait à comprendre leur importance sur l’échelle sociale : les surcots de soie bariolés alternaient avec des journades brodées de fil d’argent ; les ceintures ornées de motifs en émail se disputaient les reflets de la lumière avec les fibres d’or massif qui rehaussaient savamment festons et ourlets. »
P. 165
L'auteure |
Étant passionnée de médecine et d’Histoire (et surtout d’époque médiévale depuis peu), La Rebelle : Femme médecin au moyen-âge a vite attiré mon regard et bien que discret en France, je me suis jetée dans la lecture. Mais l’ennui est là, en lisant ce roman de Valeria Montaldi, je ne désirais pas forcément un cours d’Histoire mais au point un petit voyage temporel, des découvertes sur la médecine d’autrefois et une ambiance travaillée. La Rebelle m’a surtout donné tout ce que je n’avais pas demandé : un cours sur la mode et une histoire d’amour qui donne surtout dans le romanesque.
Bref, explications ci-dessous…
Tout d’abord, je voudrais m’attarder sur l’ambiance car, lorsque je pioche un livre dont le récit se déroule dans une autre époque, je m’imagine déjà transportée quelques siècles en arrière, submergée par une ambiance nouvelle. Autant le dire tout de suite, le charme de la Rebelle n’a pas du tout fonctionné. J’accuse surtout le style pour le coup, bien que je ne sais pas si il s’agit du style de Montaldi elle-même ou la traduction, mais les phrases sont hachées, expéditives, légères… Les seuls éléments médiévaux sont en réalité des listes qui entrecoupent le récit de temps en temps, s’axant toujours sur ces deux thèmes : la pharmacie et la mode. Le reste, pour ce qui est de la psychologie et des décors, la plume de Montaldi se montre très, voire trop timide. J’avais pris un billet pour Paris - Milan en 1254 et l’avion s’est contenté de survoler tout ça.
Sainte Hildegarde de Bingen, une des plus célèbres femmes médecins de l'époque médiévale.
Pour en revenir au thème premier abordé, la médecine, qui fait vendre le livre, est en fait à peine effleuré : on aperçoit bien quelques instruments entre les lignes, on lit ici et là des ingrédients dont se servaient les médecins de l’antiquité et les dialogues usent de certaines expressions (les fameuses « humeurs », par exemple) mais cela ne va pas au-delà ! En revanche, la mode s’étend sur des pages et des pages, transformant La Rebelle : Femme médecin au Moyen-âge en Marco Raineri, personnage secondaire : Tailleur milanais au Moyen-âge. Il y a donc plus d’informations, de passion même, mais là encore, tout est structuré en liste dans le sujet, sans harmonie et cela alourdit les découvertes.
Après une plume qui ne m’a pas séduite, j’ai essayé de me raccrocher aux personnages. Sans succès. La plupart sont assez fades et les caractères sont beaucoup trop modernes à mon goût. Ce n’est pas du tout le fait de voir une femme médecin, loin de là : il s’agit simplement de leur façon de penser ou d’agir qui est parfois trop facile, trop d’actualité qui sent le XXIème siècle. Évidemment, ce point m’a énormément dérangé. Caterina est certes une femme forte mais qui ne m’a pas ému plus que ça, devenant assez répétitive et classique dans son évolution en vérité. Concernant les autres personnages, que ce soit Raineri, Silvestro ou Marion, je les ai trouvés comme inachevés et même leur histoire semble se terminer trop rapidement, sans réelle conclusion. Sans compter ces caricatures typiques pour les personnages qui doivent être à tout prix détestables.
Les caricatures vont jusqu'à toucher les événements, trempant dans le mélodramatique tout ce qu'il y a de plus classique et évident. Je suis déjà une lectrice difficile avec la romance et là, les coups de théâtre basiques de Montaldi n'ont pas été très satisfaisants, faisant même apparaître une romance, comme ça, d'un coup.
Le style a l’avantage toutefois d’être rapide, car en se forçant un peu, il est très facile de lire La Rebelle en moins d’une semaine. Quoique j’ai quand même trouvé les premiers chapitres très longs, très lents. Je rage pas mal sur le résumé de Pygmalion que j’ai modifié car il gâche pas mal d’éléments de surprises ! Peut-être que je ne peux pas blâmer Montaldi sur ce point et que je devrais me retourner contre l’éditeur plutôt.
Un scène de l'Hôtel-Dieu de Paris, vers 1500.
Mais enfin, cela ne change pas mon principal reproche car en gros, la Rebelle m’a fait l’effet de commander un thé au Earl Grey et d’avoir du Darjeeling à la place. J’aime le Darjeeling (à comprendre la mode médiévale) mais c’est quand même du Earl Grey que j’avais demandé !
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• (ex-Frère) Matthew de Willingtham est un personnage récurrent dans les romans de Valeria Montaldi, occupant une place importantes dans ses romans "Il Mercante di Lana" (The wool Merchant), "Il Signore del Falco" (The Lord of the Hawk), "Il Monaco Inglese" (The English Monk) et "Il Manoscritto dell'Imperatore" (The Emperor's Manuscript). Dans La Rebelle, il occupe cependant une place plus discrète et sert surtout de guide-ange-gardien.
Le résumé me tentait bien par son côté médical mais vu ce que tu en dis, je ne vais pas m'arrêter sur ce livre ^^
RépondreSupprimerMaintenant que tu es prévenue, peut-être qu'en le lisant tu seras moins déçue ? Mais c'est sûr que c'est aussi le côté médical qui m'avait attiré et, c'était une bien mauvaise surprise...
SupprimerNon mais c'est sûr que niveau roman inspiration médiévale où l'ambiance est correctement installée, il y a bien mieux (je pense surtout au Bal des Louves, La galerie du rossignol que je lis en ce moment, etc.). Mais en allant faire un tour sur ton blog, j'ai remarqué que tu en avais chroniqué déjà quelques uns donc j'irai me renseigner auprès de chez toi dans peu de temps :)
Merci d'être passée en tout cas~
Très bel article, précis, intéressant. Je vais attendre pour me lancer dans la lecture de ce livre qui m'a été offert. Je suis aussi une passionnée de romans historique, et je vois que toi aussi. Je vais suivre ton blog avec assiduité, de plus ce dernier est très bien tenu, les articles sont fort bien construits. Je te souhaite de forts bonnes prochaines lectures.
RépondreSupprimerMerci pour ce blog (rare sur la toile). Je m'empresse de m'abonner à ton fil de lecture sur Livraddict. Bonne soirée.
Merci beaucoup pour ce message très flatteur ! Surtout que je viens de me rendre compte que j'ai laissé passer pas mal de fautes dans ma correction et que je vais donc m'empresser d'effacer, histoire de mériter ce compliment...
SupprimerMais je suis en tout cas ravie de tomber sur une autre passionnée d'histoire, j'irai faire sans faute un tour sur ton blog. Concernant La Rebelle, j'espère que tu ne seras pas autant déçue que moi après avoir lu mon avis, je ne manquerai pas de lire le tien en tout cas une fois que tu l'auras lu.
Merci encore pour ce message et je te souhaite de très bonnes lectures à toi aussi~