vendredi 2 janvier 2015

Un Secret du Docteur Freud, d'Éliette Abécassis,

Vienne, mars 1938. S. Freud et sa fille Ana ont réuni les adhérents de la Société psychanalytique pour une session extraordinaire. Une soixantaine de membres ont répondu présent et se sont réunis autour du maître qui s'exprime devant eux, peut-être pour la dernière fois...
Quatrième de couverture par Flammarion.
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« Mais désormais la maison est vide de toutes ces voix qu’il a tant écoutées, qui l’ont inspiré, au point d’en faire son miel et son œuvre. »
Page je-sais-plus, je lai rendu à la bibliothèque...

Je ne vous le cache pas plus longtemps : Sigmund Freud, c’est un peu mon suggar daddy imaginaire. Donc quand j’ai vu le livre à Sauramps, j’ai bondi, je me suis jetée sur le résumé et je ne voulais pas le lâcher. Cependant ! Je suis bien vite redescendue sur Terre : le nom de l’auteur ne me parlait pas, le prix était un peu excessif (comme pour toutes les nouveautés) pour le nombre de pages et une petite recherche via le net s’imposait.
Finalement, après avoir lu quelques avis mitigés, j’ai décidé d’avoir recours à la bibliothèque. Et j’ai bien fait…

La plume d’Abécassis n’est pas désagréable, l’enchaînement des pages non plus et la documentation permet de renseigner efficacement ceux qui veulent en savoir plus sur cette figure de la psychanalyse. Ou d’être renseigné par un livre à tendances pro-freudiennes et je dois reconnaître que, même en ayant énormément de respect pour Freud et son travail, ce point est la raison de mon ressenti assez négatif.
Contrairement à Noir Corbeau où Poe est pleinement (mais fidèlement) revisité, au Meutre aux Chandelles où le fantasme d’Oscar Wilde prend vie sous la plume de Gyles Brandeth, Sigmund Freud est une figure assez pâle dans Un Secret du Docteur Freud. Figure vive, colérique et pesante, Freud devient ici un petit vieillard tranquille et qui se recroqueville, abandonné. Bien sûr que tout homme a ses faiblesses mais je trouvais qu’Abécassis impose trop le statut de victime, du juif persécuté durant la montée du nazisme. Jung devient un salopard, Wilhelm Fliess devient un hargneux bonhomme mais aucun défaut ne vient entacher le pauvre Freud !
La complexité de l’époque demande bien plus que 180 pages de lamentations à propos de trahison et des personnages blancs et noirs qui s’affrontent. Si Jung a accepté de faire un discours comme Goebbels lui a demandé, c’est p’têt que c’est assez difficile de refuser quoique ce soit à un partisan du nazisme qui toque à votre porte et ne vous laisse pas tellement le choix ? Un peu comme Pétain d’ailleurs qu’il faut différencier de Klaus Barbie. Bref, une époque complexe dans le jeu des apparences et des idées personnelles que l’on affichait pas si elles allaient à l’encontre de celles instaurées par le Führer et cette dimension ne semble pas prise en compte dans Un Secret du Docteur Freud.
En clair, je m’attendais à plus d’objectivité et même si j’accroche plus aux théories de Freud que celles de Jung, cette défense excessive m’a gênée. Quant à l’ambiance historique, si elle est installée, elle n’est pas assez complète surtout quand on pense combien cette période est pourtant riche !

Le livre m’a appris quelques anecdotes supplémentaires en plus de mes cours, on sent qu’Éliette Abécassis parle (et sait parler) de la psychologie, mais ce manque d’objectivité m’a complètement refroidi et j’ai du mal à passer au-dessus de cette image d’un Freud sage et indolent, sans réaction. Mon côté psychologie le remporte sur mon côté littéraire.
Je m’attendais plus à quelque chose comme ça…

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• C’est avec l’aide de sa mère, Janine Abécassis, qu’Éliette Abécassis a écrit ce bout de biographie de Freud et car effectivement, étant psychologue clinicienne, elle pouvait diriger sa fille dans tous ces labyrinthes de l’esprit.

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