Star de cinéma sur le déclin, Todd Pickett décide, afin de s’acheter quelques mois supplémentaires au sommet du box-office, de recourir discrètement à la chirurgie. Le résultat, catastrophique, l’oblige à trouver en urgence une demeure à l’écart du feu des projecteurs. Ce sera Coldheart Canion, l’ancienne résidence de Katya Lupi, gloire de l’âge d’or hollywoodien dont on disait qu’elle y donnait autrefois des soirées de débauche très prisées par le gotha mondain. De découvertes étranges en surprises macabres, Todd s’apercevra – à des dépens – que les rumeurs étaient bien en deçà de la réalité.
Quatrième de couverture par J’ai Lu, Fantastique.
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« « Tu n’as qu’à mettre fin à tes jours », me répondit-il. À l’entendre, c’était si simple. « Tranche-toi la gorge. Dieu comprend.
— Il comprend ?
— Bien sûr. Ce monde, c’est l’Enfer Regarde autour de toi. Que vois-tu ? »
Je lui dis ce que je voyais. Le feu, la fumée, la terre noircie.
« Qu’est-ce que je te disais ? répondit-il. C’est l’Enfer. » »
P. 66
Si j’ai commencé à découvrir Clive Barker avec son roman le plus connu, Hellraiser, il ne s’agit pas du plus populaire. Curieusement, j’avais Coldheart Canyon depuis plus longtemps dans ma PAL mais j’avais repoussé la lecture sur plusieurs années... J’ai finalement dévoré cette petite merveille et si Hellraiser n’était pas assez abouti à mon goût, cette seconde lecture vient renforcer mon idée que Clive Barker est un auteur talentueux.
Quand nous lisons du Clive Barker, quand nous lisons du splatter-punk, c’est que nous sommes à la recherche de frissons, d’horreur qui dépasse l’entendement avec en même temps des thèmes très humains. Et l’auteur parvient à nous entraîner dans un monde totalement inconnu où les délires se multiplient à travers les rêves, les visions et les fantasmes. Quelques points de repère sont toutefois nécessaires et le lecteur suit un fil conducteur qui s’affiche d’emblée : la quête de la plastique parfaite, celle que possèdent les grandes stars hollywoodiennes, celle qui, une fois sur pellicule, est à l’abri du temps et ne peut pas être altérée.
Le sujet de l’âge d’or hollywoodien est omniprésent et ce, jusqu’au style littéraire : métaphores et comparaisons tournent autour de cet univers audiovisuel. L’histoire se déroule sur les pages avec autant de fluidité qu’un film se déroule sur une pellicule.
Les étudiants et passionnés de cinéma se régaleront de reconnaître certains visages…
Les lecteurs croiseront Clara Bow, Rudolph Valentino, Mary Pickford ou encore Douglas Fairbanks,
mais sous quelle forme ?
Avec un thème aussi intéressant, j’ai vite été emportée. Ce thème très humain se mêle au fur et à mesure à un monde occulte et leur association est d’un charme troublant. Il va falloir, comme quand vous êtes face au surnaturel, accepter ce qui échappe à la logique, ce qui surprend et renverse les lois de la nature. Si vous laissez Clive Barker vous prendre par la main, il y a de grandes chances que vous soyez enchanté !
Des moments ont été particulièrement marquants et sont en même temps chargés de poésie quand ils sont beaux ou au contraire, horribles quand la peur et la violence s’en mêlent ! Je pense à une certaine fuite dans l’océan, la mort très fleurie (littéralement) de quelqu’un… Vous découvrirez de beaux passages écrits avec soin.
Une merveilleuse découverte qui marie très bien l’horreur, l’art, les forces démoniaques et la nature humaine. Autant dire que le résultat est curieux mais efficace ! Si tous les éléments vous séduisent, lisez cette perle !
Grâce à la couverture, je peux valider l’idée numéro 30 du Challenge des 170 Idées (c’est une bien belle chaise d’ailleurs) :
Grâce à la couverture, je peux valider l’idée numéro 30 du Challenge des 170 Idées (c’est une bien belle chaise d’ailleurs) :
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Clive Barker a perdu son père alors qu’il commençait à écrire Coldheart Canyon : ce roman était au départ plus bref, finalement, après son deuil, l’auteur a repris le projet et s’est rendu compte que cette histoire s’est amplifiée pour devenir un beau pavé bébé.
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