mardi 14 août 2012

Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll

" Quand le Lapin sortit une montre de son gousset, la regarda et reprit sa course, Alice se leva d'un bond car, en un éclair, elle réalisa qu'elle n'avait jamais vu un lapin avec un gousset et une montre à en sortir. Dévorée de curiosité, elle le suivit à travers champs, et eut juste le temps de le voir s'engouffrer dans un vaste terrier sous la haie. " 
Pourquoi Alice s'étonnerait-elle alors de rencontrer chemin faisant une Reine de Cœur, un Griffon, un Chapelier, un Lièvre de Mars ou de prendre le thé chez les fous ? C'est au pays des merveilles que l'a entraînée le lapin blanc, un pays où elle ne cesse de changer de taille, et où tout peut arriver. Un pays que Lewis Carroll met en scène avec une rigueur impeccable dans la loufoquerie. Loin de la mièvrerie du conte enfantin, cette nouvelle traduction restitue au texte anglais toute sa verdeur mathématique.
Quatrième de couverture par Folio, collection classique.
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Certains crieront au scandale, d’autres comprendront ma déception, car non, je n’ai pas aimé ce conte populaire qu’est Alice au Pays des Merveilles. Est-ce parce que je manque de subtilité ? Parce que je n’ai pas visualisé dans ma tête l’une des nombreuses adaptations durant ma lecture ? Parce que je ne suis pas née dans les années 1860 et donc que j’ignore toutes ces comptines et que je ne peux les apprécier ? Aller savoir. Parce que je me demande surtout comment Alice au Pays des Merveilles a pu acquérir autant de popularité auprès de certaines personnes qui disent qu’il s’agit de leur roman préféré (je rassure, ces gens-là n’ont en fait jamais lu Alice au Pays des Merveilles et n’ont lu aucun autre bouquin). Je me demande comment le Chapelier Fou peut-être aussi admiré alors que, à mes yeux, il n’est pas fou, mais vide !
Il faut prendre le roman dans le contexte, un peu comme du Poe en plus léger, Alice au Pays des Merveilles donne la sensation de rêver. Ces rêves où personne n’a de réaction logique, ces rêves où vous vous foutez de ce qu’on vous raconte et où tout le monde se fout de ce que vous racontez. Forcément, ça donne une sensation un peu de ni-queue ni-tête et d’être constamment paumé aux côtés d’Alice. Car Alice est le seul personnage a avoir une personnalité dans cette nouvelle : toutes le personnes rendus brillants dans les multiples adaptations sont ici ternes, creux et pâles. Même la Reine de Cœur manque de fond et ne fait que hurler des ordres lassants à la longue et qui n’amusent pas comme dans les films.

Le dessin-animé signé Disney, datant de 1951, est quand même plus vivant que le livre.

Après, j’ai pourtant aimé la présentation, cette plume un peu folle, ces jeux de mots (merci aux notations, sinon, nous, pauvres gens du XXIème siècle, n’aurions rien vu). Le chapitre que j’ai le plus apprécié est celui absent de toutes les adaptations : celui avec la Simili-Tortue et le Griffon. Pareil pour les passages avec l’hideuse Duchesse qui n’apparaît que très rarement dans les adaptations, c’est dommage car ces moments m’avaient fait sourire. Ouais. J’aimais bien cette cuisinière et cette Duchesse.

Enfin, tout ça pour dire que Alice au Pays des Merveilles est, selon moi, un bouquin surestimé et qu’il faut voir aussi toutes les adaptations qui en sont sorties. Je dirai que les films sont même plus riches que ce que Lewis Carroll a pu nous offrir. Après, il faut replacer Alice au Pays des Merveilles dans son contexte : c’est un conte pour les enfants anglais de la fin du XIXème siècle et donc, les jeux de mots et parodies de comptine pouvaient les faire rire. Je ne doute pas que le succès était justifié à cette époque. Mais aujourd’hui ? Et en étant français ? Le compréhension serait plus laborieuse…

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Saviez-vous que, selon certains illuminés (je vais taire bien entendu le nom de Richard Wallace dans cette conspiration), Alice au Pays des Merveilles est une façon à Lewis Carroll de confesser qu’il est Jack L’Éventreur ? Oui, certains partisans avancent que, je cite Wikipédia, « Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, contient des anagrammes, dans lesquels il avoue être Jack. » et «  Il faut remplacer des « i » par des « o », supprimer la dernière lettre de chaque mot, supprimer quelques conjonction, etc. ».
Après, je vous laisse tous les fantasmes possibles à propos de ces théories grandiloquentes et je vous laisse surtout croire qui vous voulez, hein. Mais c’était l’anecdote rigolote pour cette chronique.

Pour finir, un des magnifiques posters de l'adaptation de Tim Burton qui n'est pas une adaptation mais une suite du livre !



2 commentaires:

  1. Je confirme pour le fait que la plupart des gens affirmant adorer Alice au Pays des Merveilles... n'ont en fait jamais lu le livre XD
    le lire en allemand c'est génial, les mots sont monstrueux XD par contre j'ai beaucoup aimé la suite, A travers le miroir. Enfin, de toute manière entre le livre et les adaptations, il y en a pour tous les goûts ! Me fait penser que j'ai tjrs pas vu l'adaptation en mini série par Syfy, d'ailleurs...

    Allez, attention aux lapins !

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    1. Déjà en anglais, c'est beau, en allemand, ça doit être épique.
      C'est vrai que je voulais trouver De l'autre côté du miroir, mais soit je trouve que au Pays des Merveilles, soit je trouve l'intégrale des deux, ce qui ne m'intéresse pas tellement... Mais je verrai bien o/

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