dimanche 12 août 2012

L'Asile, de Patrick McGrath,

Stella Raphael est l'épouse du médecin-chef adjoint d'un hôpital psychiatrique. Cette beauté hiératique à l'intelligence aigüe ne se satisfait pas, dans ces ennuyeuses années cinquante, d'éduquer son fils de dix ans et de diriger sa maison. Négligée par son mari, oppressée par les conventions sociales, Stella s'ennuie.
Contre toute logique, elle est fascinée par Edgar, un séduisant patient qui restaure le jardin d'hiver dont son mari s'est entiché. Irrésistiblement attirée par cet homme, Stella s'engage dans une aventure désespérée.
L'histoire de cet amour destructeur et obsessionnel est racontée par un psychiatre de l'hôpital, Peter Cleave. Mais le point de vue de ce narrateur, ami de Stella, n'est pas exempt de perversité, et la frontière entre le médecin et "ses" malades devient floue.
Soutenu par l'écriture de Patrick McGrath, à la fois retenue et passionnément engagée dans la description de ces extrêmes où conduit un désir irrépressible, le récit se fait trouble et falsificateur.
Quatrième de couverture par Folio.
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Un titre qui me faisait de l’œil. Car oui, je suis une proie facile dès qu’on parle de psychologie ou d’asile et le résumé m’intriguait. Il a pourri un peu trop longtemps sur mon étagère car j’avais peur de lire un bête triangle amoureux aux tons pathétiques et lassants. Et pourtant…

Si je devais résumer L’Asile de Patrick McGrath, ce serait un peu Les Hauts de Hurlevent version moderne avec nos mœurs d’actualité, le décor n’étant pas les landes mais le triste paysage d’un asile et du Pays de Galles. Il y a entre Edgar et Stella un amour qui fait autant de dégâts entre eux qu’à leurs relations aux alentours, ce qui rappelle un peu la fatale romance entre Catherine et Heathcliff (bien qu’eux, c’est resté platonique et  qu’il y avait plus de mélodrame). Passion irraisonnée, fascination malsaine… Leur amour est loin d’être sain et en devient horriblement dérangeant. Ils parviennent même à blesser le lecteur par tout le chaos qu’ils sèment.

Je préfère dire qu’il s’agit d’un roman d’une tristesse accablante en plus d’être renforcé par un réalisme douloureux et donc, où il vaut mieux se préparer à affronter des tourments d’esprit. Dans L’Asile, tout est étrange, malsain et on a du mal à déchiffrer ce qui se passe dans ces esprits perturbés. À vrai dire, on se demande même si les patients sont vraiment les seuls a souffrir de troubles mentaux.
Patrick McGrath entraîne le lecteur dans un labyrinthe psychologique, une énigme humaine où il n’y a aucune réponse, pour le perdre parmi des situations inquiétantes aux répercutions effrayantes.

En quelques mots, ce roman n’est certes pas l’œuvre du siècle ou même de son année, mais il apporte quand même beaucoup de surprises et permet de découvrir un récit qui sort vraiment de l’ordinaire.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Un film, aussi discret que le roman, est sorti en 2005 intitulé en anglais Asylum. Il est assez fidèle au roman et voir Ian McKellen en psychiatre, c’est quand même quelque chose.



4 commentaires:

  1. Une lecture qui a l'air sympathique. Les hauts de hurlevant est une lecture qu'il faut que je teste. Bonne future lecture.

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    1. Faut remettre dans le contexte aussi : je vois une similitude entre ce livre et Les Hauts de Hurlevent, mais très lointaine quand même, hein x]
      Mais si tu as le cœur bien accroché, tu peux essayer.

      Merci, à toi aussi.

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  2. Ah goddamn, moi aussi j'aime bien dès que ça touche à la folie et aux choses malsaines, je note xD

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    1. Tu risques d'être servie alors !
      Enfin, c'est bien original je trouve et si les choses malsaines ne te dérangent pas, je pense (ou en tous cas j'espère) que tu passeras un bon moment :)

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