vendredi 31 août 2012

Le Bal des louves, La Chambre maudite, de Mireille Calmel,

Décembre 1500. Au pied des remparts du château de Montguerlhe, gît une jeune fille. Parce qu’elle était trop belle et qu’elle s’est refusée à son maître, le seigneur François de Chazeron, il a fait pendre son mari, il l’a violé, battue, marquée au fer rouge. Puis l’a faite jeter aux loups.
Mais les loups ne la toucheront pas. Elle est des leurs.
Cachée dans la forêt, à la tête de sa meute, Isabeau n’a qu’un seul mot à l’esprit : vengeance !
Quatrième de couverture par Pocket
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Quiconque s’intéresse au style historique a sûrement entendu parler de Mireille Calmel, cette écrivain française à la vie particulière et qui respire uniquement que par les mots qu’elle écrit. Si j’adore me plonger dans un livre pour fuir vers une autre époque, un autre monde… Je privilégie surtout mes genres favoris qui sont les enquêtes et l’horreur. Mais enfin, j’étais plutôt intriguée par Mireille Calmel et certains de ses titres me faisaient envie (je pense à Lady Pirate et Le Chant des Sorcières en particulier) mais je voulais commencer par des ouvrages moins connus… Histoire de garder, comme on dit, le meilleur pour la fin.

Quand on fait connaissance avec un auteur, dès les premières pages, le style influence beaucoup sur l’avis final… En tous cas, ça marche comme ça avec moi. Le style de Mireille Calmel n’est pas désagréable mais il n’est pas spectaculaire non plus. Cela dit, il y a quand même un certain talent de narration (ouais parce que, pour moi, un bon écrivain, c’est quelqu’un qui fait des métaphore toutes les quatre lignes.).
Le décor n’est pas sans charme : un hiver rude, en Auvergne durant la cruelle Renaissance en plus de mystères qui grignotent les forêts alentours. Ça fait rêver quoi et toute cette ambiance est très bien installée et rajoute un aspect à l’intrigue. Mais si le roman démarre vite et bien, j’ai trouvé que l’histoire s’essoufflait durant la première moitié. Disons qu’il n’y a pas que la vengeance d’Isabeau mise en scène. Le scénario se porte sur le sort d’Isabeau, mais aussi sur de l’alchimie, la quête de Phillipus et les amours de Huc de La Faye (personnage que j’aime bien d’ailleurs mais pétard de sorts, il m’a donné envie de m’arracher les cheveux !)… Bref, le problème se pose alors : quand vous aimez plus une intrigue que les autres, vous avez hâte d’y revenir. Et si vous supportez mal une intrigue, il faudra prendre votre mal en patience.
Après, toutes ces intrigues apportent un avantage : la trame en devient est complexe, travaillée. C’est riche, réfléchi en plus d’être très bien mené. Il y a des bons retournements de situations, des mystères bien conservés… En clair, le récit est loin d’être plat et aborde des sujets qui plairont à la plupart des lecteurs. Même moi qui ne suis pas friande de romance, j’ai été assez captivée bien que… des claques se perdaient.

Les ruines du château de Montguerlhe sous la neige (pour mettre de l'ambiance).
Source de la photo.

Enfin, outre la romance qui m’a à la fois agacé et charmé (c’était plus de l’impatience qu’autre chose en fait…), il y a un gros plus à ce livre : le fantastique. Mireille Calmel aborde le mythe du loup-garou bien connu mais de façon originale : elle l’aborde de façon légère. Pas de too much, pas de la légende lourde et cliché… Rien de tout ça et même, un peu à la façon d’Un Vampire Ordinaire, le mythe pourrait presque convaincre, prenant des propositions réalistes.
Un point que j’ai énormément aimé donc.

Concernant les personnages, là encore, une galerie diverse et appréciable, offrant des portraits dignes des vieilles légendes. Comme dit plus haut, j’ai eu un certain coup de cœur pour Huc de la Faye mais surtout Albérie. Et bien entendu, Isabeau, assez classique mais tout de même intéressante.

Le tableau dont est tiré le détail de la couverture : Tristan et Isolde, par Sir Blair Leighton.

Puis-je donner un avis concret pour ce livre ? Non, pas sans avoir lu la suite. Car si il y a un reproche que je peux faire, ce serait les quelques longueurs, tandis que pour les appréciations seraient pour la richesse de l’intrigue et l’ambiance passionnante. Mais je ne peux pas juger avec une telle fin et sans connaître la conclusion de l’histoire.
Donc au final, lirai-je d’autres livres de Mireille Calmel ? Oui, car ça vaut quand même le coup (et qu’il paraît que d’autres romans de sa plume sont meilleurs) et mieux encore : je lirai le second et dernier tome qui est déjà sur ma bibliothèque.

Le tableau d'où vient le loup de la couverture : Ivan Tsarevich riding the Grey Wolf, de Wiktor Michailowitsch Wasnezow (Виктор Михайлович Васнецов)

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Comme le montre la photo, le château de Montguerlhe existe bel et bien. Ou plutôt, a réellement existé. Qu’en est-il alors de l’effroyable François de Chazeron et de la triste Isabeau ? Si je n’ai récupéré de François que ce site (pour ceux qui n’ont pas lu le livre et veulent le lire, je ne conseille pas d’aller voir la page, il n’y a pas vraiment de spoils, mais sait-on jamais, car moi-même, je crois que je me suis spoilée… Mais en gros, c’est une fiche sur la généalogie du vrai personnage), mais Mireille Calmel précise dans une interview que l’histoire a réellement existé… Ou du moins, le mythe est bien né sur les terres d’Auvergne et qu’il a été complété/romancé dans Le Bal des Louves.

2 commentaires:

  1. Alors j'ai ajouté un livre de cette auteure par hasard après avoir été tenter par le résumé. Je me suis vraiment dit je connais le nom quelque part. J'avoue que ce livre me tente. A voir

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    1. Ouais, elle a écrit pas mal de livre déjà, y a Lady Pirate et la trilogie du Chant des Sorcières que je pense tenter juste après avoir lu le tome 2 du Bal des Louves.
      Lequel tu avais ajouté à ta liste avant celui-ci ?

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