Que se passe-t-il lorsque deux frères siamois séparés à la naissance n’ont qu’un seul souhait : redevenir un ? Quand chaque apparition d’un chanteur de rock s’accompagne d’un drame ? Quand un entrepreneur de pompes funèbres du quartier de Chinatown vous charge de surveiller un cadavre ? Et quand vous vous perdez dans Calcutta livrée aux morts-vivants ?Tout le talent de Poppy Z. Brite se dévoile dans ces douze nouvelles à l’odeur de souffre et au goût d’absinthe, dont « Calcutta, seigneur des nerfs », récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire 1998.
Quatrième de couverture par Folio, collection SF.
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Pour moi, Contes de la Fée Verte, ce sont douze petits plaisirs qui marquent autant que de longs romans. Il suffit une dizaine de pages à Poppy Z. Brite pour nous entraîner dans une courte histoire et pourtant, pleine de surprises et de magie noire. Juste une dizaine de pages pour nous raconter des histoires qui pourront nous hanter plusieurs mois après la lecture. De plus, elle mêle des récits de monstres fantastiques ou bien réelles et dangereuses. Des peurs vraies ou imaginaires. Des peurs perverses ou enfantines.
Celles que j’ai particulièrement aimé sont Paternité, l’avant-dernière, Poppy Z. Brite y met un tel talent qu’il est très difficile de rester de marbre face à de tels drames quotidiens. Musique en option pour voix et piano, la quatrième, est également magnifique et m’a totalement fasciné. Et le style de la troisième nouvelle, Conte géorgien, m’a aussi énormément marqué : la tristesse et la souffrance sont décrites d’une telle façon que ça me laissait sans voix.
« Un soir, Gene a pleuré et fulminé jusqu’à trois heures du matin. Nous entendions sa gorge s’écorcher, comme si sa voix même était tachée de sang. Puis le silence est retombé dans l’église. Saint et moi, trop troublés pour dormir, nous avons rampé dans la chambre de Gene et de Sammy. Sammy nous a fait de la place sur le matelas et nous a serrés dans ses bras durant toute la nuit, murmurant des mots dépourvus de sens pour étouffer le souffle rauque de Gene. »
P-53
Et sans oublier la première, Anges, qui est aussi un conte très beau.
Absinthe Robette, par Henri Privat-Livemont datant de 1895.
Le genre de pub quand l'absinthe n'était pas encore interdit.
Évidemment, certaines plairont moins que d’autres… Y en a certaines que j’ai oublié même en jetant un œil au titre. C’est le défaut de chaque recueil de nouvelles. Mais sans hésiter je me replongerai dedans car c’est tout de même l’un des meilleurs recueils que j’ai pu lire.
En clair, Contes de la Fée Verte réunit des histoires qui valent toutes la peine d’être lues, car dignes de la grande Brite qui fait preuve, une fois de plus, d’une dextérité remarquable pour manier ses mots et propose des intrigues uniques et originales.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• La première nouvelle Anges et la neuvième Prise de tête à New-York reprennent les deux musiciens de Âmes Perdues : Steve et Ghost. Je vous conseille de lire Âmes Perdues avant de lire Contes de la Fée Verte, l’attachement et la compréhension des personnages en seront d’autant plus agréables même si la chronologie proposée par Brite situe ces deux aventures avant le roman.
• Anecdote à propos de cette fameuse Fée Verte : elle est née de l’absinthe. C'était au cas où de jeunes innocents passaient par là et qui l'ignoreraient. Mais si vous le saviez déjà, alors vous êtes graves. Et je veux bien boire un verre avec vous.
Ah celui-là aussi je l'adore. Bon je peux plus te dire quelle nouvelle en particulier parce que ça fait un bout de temps mais quand même ! Et depuis ce livre, j'ai développé une fascination pour l'absinthe (et j'en ai gouté pour la première fois la semaine dernière d'ailleurs, j'étais contente, je trouve que c'est un peu un truc à faire avant de mourir, bref xD)
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