Quarante-cinq ans après les événements d’Oblivion.
Tamriel est un immense continent peuplé par différentes races et gouverné par une autorité impériale. Une cité flottante, Umbriel, menace ses habitants. Là où elle passe, les gens disparaissent puis reviennent d’entre les morts…
Un groupe de héros de réunit pour sauver leur royaume : un prince légendaire qui porte un terrible secret, un espion sur les traces d’une conspiration, un mage obnubilé par son désir de vengeance. Et Annaïg, une jeune femme sur laquelle repose le destin de Tamriel…
Quatrième de couverture par Fleuve Noir.
---
Je craque assez facilement pour les adaptations littéraires de jeux-vidéos que j’ai aimés. Toutefois, je ne cache pas que j’étais assez dubitative en voyant La Cité Infernale : l’univers de The Elder Scrolls est particulièrement vaste, particulièrement bordélique même et je me demandais comment un auteur, seul et extérieur aux développeurs du jeu, pouvait écrire un si menu roman.
Et finalement, je dois reconnaître que Greg Keyes a su dompter une partie du territoire de Tamriel et a su se rapprocher de l’esprit complexe et délirant du jeu, s’en sortant donc très bien dans ce premier tome.
Mais même en étant "connaisseuse", familière avec le monde de The Elder Scrolls, j’ai été déçue que Greg Keyes soit si avare en détails : non que je me sentais perdue mais quel mal y avait-il à décrire l’apparence variée des Argoniens avec leurs écailles colorées ? La végétation sauvage et la faune du Marais Noir ? La peau cendrée des Dunmers et leurs yeux de braise ? L’univers de ce jeu est particulièrement beau et original, si bien que j’ai regretté qu’il ne soit pas mieux illustré dans ce roman car sa richesse permet une foule de métaphores et de descriptions magnifiques. Et il y aurait eu l’avantage d’inviter quelques lecteurs néophytes ou des joueurs moins aguerris à plonger plus facilement dans ce vaste monde…
Cependant, La Cité Infernale a le mérite de se concentrer sur Le Marais Noir et les coutumes des hommes lézards, abordant des sujets qui sont restés peu exploités dans les jeux jusqu’à maintenant et j’ai quand même été ravie d’en apprendre un peu sur cette race que j’adore (en même temps, des individus qui peuvent respirer sous l’eau, y a de l’argument vendeur).
Cela dit, on se rend compte durant la lecture que Greg Keyes savait maîtriser son sujet car plus d’une fois j’ai reconnu le côté délirant du jeu, notamment dans le DLC Shivering Isles : des morts aléatoires, des exécutions qui sortent du commun, des réactions déplacées, des chocs culturels… Plus que dans Tamriel, c’est surtout dans Umbriel que le lecteur plonge, cette île qui traverse le ciel et frappe les pays d’une étrange malédiction.
[et un autre Argonien très réussi par... Oh merde, faut que je retrouve l’artiste]
L’intérêt m’est venu très rapidement et les personnages ne sont pas d’une compagnie désagréable. On reconnaît d’ailleurs encore la richesse de l’univers car la galerie est très variée : Annaïg, une Brétonne (non, non, elle ne vient pas de Brest ou de Saint-Malo, elle est juste moitié-humaine, moitié-elfe) téméraire, son ami d’enfance, Mere-Glim, un Argonien plus réservé. Sans oublier Sul, un Dunmer (c’est-à-dire un elfe noir) intriguant, Attrebus, un Impérial qui partage de nombreux rebondissements et j’en passe !
Par contre, c’est dommage que la trame de Colin, l’espion d’Anvil, soit si discrète et finisse par se noyer sous les autres intrigues nettement plus palpitantes (rien que le passage dans le royaume d’Hircine qui était particulièrement réussi).
La Cité Infernale est donc un livre que, finalement, je ne regrette pas d’avoir lu et la fin en cliffhanger m’a convaincue d’acheter le second tome, Le Seigneur des Âmes. Joueurs et amoureux de The Elder Scrolls, vous pouvez ouvrir ce livre, il ne comble pas comme une journée de geekage intense mais offre une histoire bonus très sympathique.
Il n’est pas nécessaire de connaître la carte en entière, mais il est bon de savoir que le Marais Noir, Cyrodiil et Morrowind
sont trois pays voisins.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Que serait un livre de The Elder Scrolls dans l’ère d’Oblivion sans la moindre mention de votre personnage ? Le Héros de Kvatch n’est pas oublié et est mentionné au chapitre 3 de la partie 2, avec le capitaine Tertius Ione et un Bosmer appelé Fenton.
Je ne suis généralement pas très porté sur la novellisation de jeu vidéo, mais s'il retranscrit plutôt bien l'ambiance et l'esprit particuliers du jeu, il pourrait peut-être m'intéresser...
RépondreSupprimerJolis spécimens d'Argoniens, en tout cas! :)