La naissance d’Angelica aurait dû apporter le bonheur aux Barton. L’accouchement marque au contraire le début du cauchemar : Constance doit désormais éviter tout rapport intime. Lorsque, au bout de quatre ans, Joseph décide que leur fille dormira dans sa propre chambre et non plus au pied du lit conjugal, Constance comprend que son mari ne peut plus réfréner ses désirs. S’installe alors dans la maison un climat de tension, exacerbé par l’atmosphère oppressante du Londres victorien, et bientôt Constance perçoit des odeurs et des sons étranges, entrevoit un fantôme…Surnaturel ou égarements ? Qui de Constance, Joseph, Angelica ou de l’exorciste Anne Montague détient la vérité ?
Quatrième de couverture par Pocket
---
The book is a lie !
Que je m’explique. Tous les mots-clés de ce livre m’ont tout de suite attiré, moi, la grosse obsédée de l’époque victorienne, la folle de psychologie, la mordue de surnaturel… Et l’idée d’analyser un problème psychologique en départageant les superstitions et la science à cette époque, je veux dire : le challenge est prometteur tout de même ! Il faut savoir que même en 1870, si les gens ne voulaient plus croire que les crises de folie étaient l’œuvre du Diable, on traitait les fous à coups de canne et on les enfermait dans des cages jusqu’à ce qu’ils se calment. Le sujet était donc très, très alléchant.
Au final, je me rends compte que j’attendais peut-être un peu trop d'Angelica. Le roman se passe en quatre parties, les quatre traitant du même événement de vie commune mais de points de vue différents, c’est-à-dire depuis le regard de Constance, de l’exorciste Anne Montague, du mari Joseph et enfin, de la petite Angelica. L’idée en elle-même est très intéressante, surtout avec des personnages aussi riches.
J'accorde toujours de l'importance aux relations entre personnages d'un récit et surtout de leurs vis personnels (c'est parce que j'aime bien me faire passer pour Madame Je-Sais-Tout et ricaner de l'ignorance des personnages). Par exemple, du point de vue de Constance, le mari n’est qu’un monstre pervers et égoïste, mais du point de vue du mari, il s’agit d’un homme désespéré qui ne comprend pas pourquoi sa femme a peur de lui, qui veut savoir si elle l’aime encore. Et oui j’ai été très touchée par Joseph Barton qui est le personnage le plus émouvant dans ce livre selon moi.
Alors, si ce livre a tout pour plaire, qu’est-ce qui cloche exactement ? La longueur déjà, un problème de rythme. Il faut avouer que relater le même passage durant tout le roman n’est pas un exercice facile, malgré tous les efforts d’Arthur Phillips.
Ensuite, le plus important de ma déception : tant de promesses pour au final, un roman qui m’a laissé lasse la plupart du temps. Sans révéler la clé de l’intrigue… Il n’y a pas vraiment de réponse à la fin du livre, vous devrez faire votre propre interprétation. Ça ne me dérange pas d’imaginer la fin, c'est toujours instructif, mais les dernières pages m’ont donné un sentiment d’œuvre inachevée en fait. Peu de recherches également sur la psychologie, sur les visions victoriennes de ces femmes hystériques et les relations conjugales. Les notions sont là, mais sans être creusées. Ce qui est bien dommage…
Donc au final, c’est un livre où mon enthousiasme s’est emballé un peu trop vite, un peu trop fort. Je n’en retiendrai que les personnes qui sont des portraits complexes et intéressants, l’idée de l’intrigue qui était un excellent départ mais qui n’ont pas été gâtés par ce roman qui fait très incomplet.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le roman a été approché par Mitchell Lichtenstein, un réalisateur américain. C'est celui qui a réalisé Teeth, le film racontant l'histoire d'une fille dont le vagin est pourvue de dents... Si ça se trouve, son interprétation d'Angelica peut donner quelque chose de bien. Mais aucune nouvelle pour l'instant.
• Il s'agit du troisième roman d'Arthur Phillips et les avis sont très partagés (sur Amazon, 10 internautes ont noté le livre 5/5 alors que 7 l'ont noté 1/5). La Fnac, ils sont moins sympas : 4 avis l'ont noté 1/5.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire